Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

jeudi 26 juin 2008

Poèmes d'été

Voici trois petits textes poétiques : "Départ en voyage" - "Faiblesse amie" et "Réjouissance". Ils ont tous trois quelques années, mais je les ai retravaillés à la sauce 2008 !

Bonne lecture !


Vol de Marrakech vers Genève. Détroit et la baie de Gibraltar. On distingue clairement le "Rocher".

Départ en voyage

Tout à coup, je veux tout changer
Je brise le continuum
Fébrile, à son tour le coeur s'emballe
et la tête se précipite.

Les mots deviennent paysage
Les rêves succombent
Et les chimères prennent soudain corps :
Le départ.

Quitter le connu - aborder l'inconnu
Ténacité, humilité et patience...
Que faut-il encore prendre d'essentiel
Dans nos bagages ?

* * *


Un orage s'abat sur Yverdon-les-Bains.


* * *

Faiblesse amie

Dans l'ombre suave et odorante d'un bois
je vais en suivant une trace sinueuse et volage
Suffoquant, haletant tous poumons mais fier comme un roi
j'avance sachant que jamais trésor ne fut trouvé sans rage !

La rudesse de la recherche entreprise fait la cherté du butin.
Les plus grands heurts produisent souvent les plus grands bonheurs,
Car un bonheur trop courant n'en est qu'autant moins apprécié.
Ainsi, patience et courage sont ici de bien chaudes saveurs.

Le montagnard tenace ressent bien vite l'humilité.
Les orages et leurs eaux inonderont bientôt toute la vallée.
De même si la pluie est parfois violente sur nos vies,
Elle n'en fait pas moins renaître germes et épis.

Que l'on soit roi, vagabond, tsar ou mendiant
La vie nous sacre homme ou femme dans la faiblesse.
Elle nous convie à nous sentir tous-petits au-dedans
Et, que ceci, ô inestimable trésor, est la plus belle des richesses.


* * *



Tympan de la cathédrale de Reims. Les détails sculptés sont somptueux.


* * *

Réjouissance

Avec laquelle d'entre vous aurais-je le privilège
De passer mes vieux jours ?
Qui emmenerais-je faire un tour de manège,
Pendant que nos petits joueront aux calembours ?

Qui voudra de mon amour déjà tant éploré ?
Quelle sera la femme qui partagera mon éternité ?
Celle qui pourra pleurer avec moi,
Celle pour qui seule ma raison d'être existera ?

Quelle sera celle qui voudra de mon épaule comme soutien ?
De mes lèvres comme réconfort,
De mes mains comme câlins ?
Et de mon âme à bien ou à tort ?

Un jour, viendras-tu tout doucement
Te glisser dans mon quotidien
Sans que je le sache, doucement
Tu me regarderas en souriant
Si bien que je ne pourrais plus rien.

Lorsque ma destinée me murmurera : Allons !
Lentement, mes larmes s'effaceront.
Les nuages alors disparaîtrons
Et feront place à une nuée de papillons.

Ô élue de mes songes quand tu passeras près de moi
Fais-moi signe, à l'oreille chuchote-moi
Que tu es enfin là, pour que je ne te manque pas...

Pascal Tornay

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