Aimer - connaître

Aimer - connaître
Photo de Guy Leroy

dimanche 1 décembre 2019

Quel temps pour Noël ?


Voici décembre et son flot de lumière qui compense la brièveté des jours. Surabondance de toute part… dans les vitrines, pas nécessairement dans les cœurs. La fièvre des uns en fait vomir d’autres. Décembre, le mois du (de) trop ? A cette période, une seule denrée semble cruellement manquer à nos contemporains : le temps ! Tout s’accélère durant cette fulgurante montée de l’Avent comme si une échéance fatale allait tomber sur le monde. Des amis entrepreneurs en témoignent : « Il nous faut à tout prix tout finir avant Noël ! ». Arrive alors, justement, la veille de Noël : là, le temps semble se retenir de couler… l’espace d’un moment.

Les expressions liées au temps – qu’il fait ou qui passe – sont très nombreuses. Peu ou prou, il conditionne notre existence. Nous vivons à l’intérieur de lui (et lui de nous) comme dans une matrice, au sens maternel du terme. Lui, coule mystérieusement. Mais, plus nous l’enfilons dans des catégories – des minutes, des secondes – plus nous en devenons prisonniers : Prisonnier de nos propres catégories ! Lui coule, mais nous, en voulant le dompter, combattant pour sans cesse en gagner et éviter d’en perdre – en devenons les parfaits esclaves ! Lui coule, mais de notre côté, le combat à mort est engagé ! Certains d’ailleurs se tuent à « tuer le temps » : la catastrophe est annoncée !


Toutes les choses que Dieu a faites sont bonnes en leur temps. (…) J’ai compris qu’il n’y a rien de bon pour les humains, sinon se réjouir et prendre du bon temps durant leur vie.
L’Ecclésiaste 3, 11-12
Je vois dans ma propre vie qu’un mûrissement a pu démarrer lorsque le temps s’est arrêté, plus précisément lorsque ma course et mon combat contre lui a enfin cessé. En fait, je suis tombé gravement malade et je n’ai pas eu d’autre choix que de vivre avec « mon » temps, de le laisser faire son œuvre. On dit cela, en général, pour éviter de parler de l’action de l’Esprit Saint en nous...

Le précieux temps est un facteur, mais l’ouvrier des profondeurs : c’est Dieu ! Patient, il fait avec le temps. Il prend son temps. Il ne brusque jamais. Il attend le temps du mûrissement pour pouvoir apaiser, guérir, purifier et… sauver ! Nous saisissons mal la pédagogie de Dieu, car nous sollicitons souvent de lui une action immédiate, car nous sommes en souffrance ou en détresse et que le temps presse ! Le temps ne presse jamais, c’est plutôt le mal qui « op-presse ». Lui, l’ouvrier des profondeurs, agit autrement : par un patient et puissant amour, il vient à bout de tout. Nous, nous préférons nos combats, mais c’est eux qui viennent à bout de nous !

Lui, le « Maître de tous les Temps », qui pourrait si aisément se passer du facteur temps, ne le fait pas… Il fait advenir les choses à temps. La sagesse biblique le rappelle à qui a des oreilles : « Chaque chose vient, oui, en son temps ». (Ecclésiaste 3, 1-15) Noël aussi !

Devenons des « matrices » pour que le Christ puisse prendre vie au cœur de notre vie…


_________________________________
Image : © www.artmajeur.com
Légende : La naissance du temps, acrylique sur Toile (100x80 cm) de l’artiste d’origine allemande DagMar.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire