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Photo de Guy Leroy

mardi 26 décembre 2023

Se mettre à l’école des plus pauvres

Se mettre à l’école des plus pauvres

Lettres aux amis (20-03-2023)

Les personnes que nous côtoyons en Pastorale de la rue ont souvent beaucoup souffert. Un certain nombre d’entre-elles a subi l’abus, le viol, la violence, le mépris et l’exclusion souvent dès l’enfance. Cela les a conduites à grandir avec au cœur un mal qui les a contraintes à rechercher des moyens extra-ordinaires pour survivre et trouver leur chemin. Cette recherche continuelle de moyens de survie et leur capacité réelle à y parvenir les mets au rang de héros malgré elles.

Evidemment, en les voyant juchées sur leur banc à longueur d’année, une bière et une cigarette à la main, il n’est pas certain que le grand public les voie d’un œil aussi positif. J’ai pourtant fait l’expérience qu’elles ont une acuité bien plus grande que d’autres à détecter l’hypocrisie et les faux-semblants. Vivre avec leurs blessures les a rendues hypersensibles à ce qui se joue dans la société et dans les relations humaines. C’est pourquoi elles sont souvent rétives à entrer dans des structures (sociales, d’Eglise ou d’Etat) qui les ont déjà largement broyées ou, tout au moins, fait sentir qu’elles étaient « incapables », « profiteuses », ou pire, « insignifiantes ».

Du côté de la Pastorale de la rue, nous sommes délivrés de tout devoir social envers elles et pouvons donc avec joie nous mettre simplement à leur école. Nous percevons alors la force de vie, les ressources et leur fidélité dans l’amitié lorsque les liens avec elles ont été tissés patiemment et dans la bienveillance. Donner crédit à leurs expériences de vie est source d’un grand profit : « que celui qui a des oreilles, entende ! »


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