Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

mardi 10 février 2015

Action en Carême - Croire, c'est agir !

S’il y avait un temps privilégié pour agir et démontrer – si cela devait encore l’être –  que croire revient à pratiquer : c’est bien le temps du carême !

Croire, c’est agir a dit saint Jacques dans sa Lettre :
« A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu'un dise : "J'ai la foi", s'il n'a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus, s'ils manquent de leur nourriture quotidienne, et que l'un d'entre vous leur dise : "Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous", sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? Ainsi en est-il de la foi : si elle n'a pas les œuvres, elle est tout à fait morte. » (Jc 2, 14-17).
Notre grand problème
C’est que l’Eglise a eu tendance à réduire l’agir au seul fait d’assister à la messe ou de prier… Alors comment sortir de là, si j’ose dire ! Je crois (sous-entendu : je sais, comme vous, évidemment, mais qu’on se le redise…) qu’il faut lui ajouter une inconnue – encore trop méconnue – la charité fraternelle, c’est à dire l’amour-don-de-soi ! Elle est à exercer à la mesure de l’amour de Dieu pour l’Homme : c’est-à-dire sans mesure ! De quel amour parle-t-on ? Mère Teresa disait : « Si quelqu’un te dis 'je t’aime', mais qu’il ne te le manifeste pas par des gestes concrets, alors son soi-disant amour ne vaut pas un clou. » 
 
« Moins pour nous. Assez pour tous. »  En vivant ce slogan concrètement et en l’incarnant par un soutien aux projets d’Action de Carême et Pain pour le prochain, chacun peut devenir croyant et pratiquant !
Pour beaucoup, il serait donc question de croire en quelque chose, une force supérieure, mais surtout de ne rien faire ? Folie ! Non, je vois plutôt, cachée derrière cette phase, une autre phrase plus cohérente qui est bien dans l’air du temps : Dieu, oui. L’Eglise, non. Un sage répliquait à des personnes qui disaient croire mais ne pas pratiquer : « Vous êtes probablement moins croyant que vous ne pensez, mais certainement plus pratiquant que vous ne le dites ! » Par cette phrase un peu ironique, le sage exprime combien il est facile d’exprimer une foi qui n’engage à rien…

1.    Nous sommes probablement moins croyants que nous ne le pensons…
C’est-à-dire que nous discernons, nous, chrétiens que nous avons la foi, parce que nous répondons à une série de critères comme se rendre à l’église, prier, etc. Tout cela est bon, mais insuffisant. Et les redoutables questions restent posées : Quelle vision ai-je de Dieu ? Comment est-ce que je m’adresse à lui ? Au temps d’épreuve, respectivement de joie, quelle place est-ce que je lui laisse prendre dans ma vie ? Au moment de prendre une décision, quel rôle est-ce que je lui laisse prendre ? Est-ce que je préfère lui dire, comme Samuel : «Parle Seigneur, ton serviteur écoute» ou bien comme le païen : «Ecoute Seigneur, ton serviteur parle».

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2. …mais certainement plus pratiquant que nous ne le disons ! » Comme tant de chrétiens, les personnes qui se disent croyantes, mais non pratiquantes, réduisent le plus souvent la pratique au fait de se rendre à l’église pour la messe dominicale. Or, pratiquer seulement par le culte revient à tomber dans le piège où se sont mis les pharisiens : c’est-à-dire dans une pratique aveugle, insensée et déconnectée de la vie à mener dans la charité sans condition.
Oui, la foi doit respirer l’action et vice-versa. C’est là qu’est nichée la fécondité spirituelle. La foi vécue, est, en effet, est un acte en soi qui révèle souvent sa plus grande mesure au cœur des épreuves. En effet, rien de plus facile de croire qu’on croit lorsque tout va bien. C’est alors qu’on ne convainc ni soi-même, ni personne !

(P)rions enfin…
Voici une dernière boutade que j’apprécie beaucoup pour signifier l’absurdité de proclamer son appartenance religieuse sans que celle-ci n’ait absolument aucun impact sur personne. On raconte que, lors d'un grand repas au Vatican, une dame installée à côté du pape Jean XXIII bien connu pour sa bonhommie, lui aurait dit :
– Saint Père, vous savez, je suis catholique, mais pas pratiquante.
– Ah, fit le bon pape, c'est comme moi : je suis nudiste mais pas pratiquant…

Bref, vive le Carême qui nous invite à l’action : c’est l’Action de Carême. CQFD

Pascal Tornay