Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

jeudi 21 janvier 2010

Les Vollégeards d'autrefois III

Décidément, les vieilles photos déchaînent les passions... Une magnifique scène, que dis-je, une trinité de vollégeards complices ! Maxime Vaudan, Alexis et Edouard Murisier à l'apéro.



 

 
Mariage d’Elisa Terrettaz et de Jean Delasoie au lieu-dit "Les Moulins" à Etiez en septembre 1943
Devant de g. à dr.
André Berguerand -1918-, Tony Tornay -1923-
2e rang de g. à dr.
Inconnue, Laurence Terrettaz, Zuberbühler de Lausanne, Marie-Louise Maté, Gisèle Moulin-Pasche, Inconnue, Marguerite Berguerand-Biolaz.
Derrière de g. à dr.
Annette Bruchez-Métroz, Cécile Bruchez-Terrettaz, Mme Zuberbühler, Louis Delasoie (Jean Terrettaz derrière), inconnue, Marie Terrettaz-Pellaud, Aman Terrettaz, Elisa Terrettaz -la mariée-, le curé François Michelet, Jean Delasoie -le marié-, le curé Pannatier, Marie Delasoie, La Matelette Terrettaz, Oscar Berguerand, M. Loredi et Marie Loredi-Delasoie, Joseph Terrettaz, Sophie Terrettaz-Terrettaz, Esther Terrettaz-Berguerand.



Jeunes filles d'Etiez dans les années 1930
 



Classe de Joseph Moulin, instituteur à Vollèges
Pascal Tornay

mardi 12 janvier 2010

Les vollégeards d'autrefois II

Voici des vollégeards, des figures marquantes de la vie locale. Tous n'ont pas été reconnus. A vous de jouer...



François Moulin, époux de Mathilde, 1908-1981

Au centre Joseph Bruchez. Vers la droite : Annette Bruchez et Claire Monnet-Moulin.
Simone Terrettaz et Louis Sauthier dit "Cui-cui"

Sur cette photo, figurent entre autres, en haut à gauche : Albert Monnet et en bas à droite : Tony Tornay

Les reconnaissez-vous ?


Un après-midi à Vernet
Derrière : Angèle Moulin, Madeleine Abbet, Marie-Thérèse Terrettaz-Moulin, Olga Hiroz, Lucia Terrettaz-Meizoz, Rosa Moulin, Odile Moulin.
Devant : Inconnu, Tony Tornay, Denis Moulin et Marc Moulin






A Vernet

Antoine et Thérèse Moulin



 

Pascal Tornay

Fabrique d'horlogerie à Vollèges : quelle histoire !

Antoine et Joséphine Tornay
avec Edith, Alice (née de son premier mariage)
et Antoine junior dit Tony.
Un peu fou Antoine Tornay père ! Né en 1885 à Vollèges, il part à l'âge de 15 ans pour Lucens (VD) à la recherche d'un travail, mais surtout d'un avenir meilleur. Audacieux, il ira encore plus loin, dans le jura neuchâtelois à Coeuve puis à La Chaux-de-Fonds. A cette époque où la vie dans les campagnes n'offre pas de débouchés économiques autres que l'agriculture et l'artisanat, Antoine trouvera dans le domaine de l'horlogerie un créneau qu'il ne lâchera plus. Il fait connaissance avec le métier de pierriste. Ce métier consiste à l'usinage et au perçage de micro-pierres (du rubis aujourd'hui synthétique) qui constituent le moyeu de différents pivots dans le mécanisme des montres. De retour à Vollèges, Antoine Tornay, père de mon grand-père Tony, importe ce savoir-faire à Vollèges en 1910 et fonde une petite entreprise destinée justement au perçage de pierres fines pour l'industrie horlogère jurassienne. Il va s'ensuivre trois-quarts de siècle de hauts et de bas qui sont résumés dans la chronologie ci-après. Jusqu'à fin mai 1982, date à laquelle la fabrique d'horlogerie de Vollèges ferme définitivement ses portes pour laisser le bâtiment comme en retraite loin des odeurs d'huile et des bruits de cliquets. Toute une histoire !

1900 Antoine Tornay de Cries (1885-1944) part à l’âge de 15 ans pour Lucens (VD), puis Coeuve, et enfin La Chaux-de-Fond. En 1906, il gagne Fr. 4.- par jour.

1910 Il construit à Vollèges la première fabrique vouée au perçage de pierres fines.
Vollèges, le 23 juin 1919

Chère nièce,
J’ai bien reçu ta lettre et m’a fait bien plaisir d’apprendre que [tout] s’est bien passé et que vous êtes en bonne santé. Je suis bien content que tu m’[aies] choisis pour son parrain. A cette occasion, je t’envoie ci-joint 5 fr. pour la petite Jeanne en lui souhaitant une longue vie de santé et de chance. Je dois aller à Lausanne avant longtemps. Si j’ai le temps, je passerais vers toi. J’ai toujours des rhumatismes. Je veux aller passer 3 semaines aux bains de Loèche, ça me fera du bien, j’espère. Reçois, chère nièce, mes sincères salutations. Ton oncle Antoine.
1918 Il construit la grande fabrique, l’actuelle maison Pellaud. Il emploie 60 à 70 personnes.

1926 En 1906, il écrit à sa soeur :

Moudon, le 2 octobre 1906.

Chère soeur,
J'ai beaucoup tardé à vous répondre, mais enfin, vous m'aviez dis que vous le paieriez quand même ce rembours de 9 fr. Je ne sais pas ce qu'il pense. J'ai donné plus que j'aurais dû donner puis il réclame encore l'intérêt à part. Il me va très bien ici. Je ne travaille plus aux pièces. J'ai ma paie fixe qui est de 4 fr. par jour seulement. Pour pouvoir faire quelque chose, j'ai signé la tempérance. Sans ça j'ai trop d'amis ici et puis j'ai encore une amie qui m'aime bien et moi aussi. J'espère qu'il ne vous va pas trop mal par là-haut. A une autre fois. Bien le bonjour à Isaline, à Ferdinand ainsi qu'à toi. Votre frère Antoine. Ici ça me plaît, j'y resterais longtemps.
La fabrique - actuellement maison Pellaud
1929 La crise ! Le travail manque.

1933 Faillite de la Banque Pasche. Antoine Tornay perd tous ses biens. Il rachète aux enchères la fabrique et sa maison pour Fr. 17'000.—. Personne d’autre une mise.

1937 Il s’associe au couple Duvoisin de La Chaux-de-Fonds. Les employés de la fabrique en 1938

Tout devant à accroupis : Michel, Hilaire et Tony Tornay ainsi que Luc Terrettaz (dit Maté). Et, entre autres : Agnès Abbet, Marie-Augustine Terrettaz, Jeanne Terrettaz-Bruchez, Edith Pellaud-Tornay, Jeanne Comby, Anne Joris, Cécile Joris, Juliette Murisier, Gaby Farquet, Joris (?), AngèleMoulin (de la Cotze), Noélie Terrettaz-Délitroz, Paccolat (?), Joris (?), Rosa Berguerand, Théotiste Alter, Sylvie Abbet, Alice Moulin, Olga Hiroz, Joris (?), Alice Comby, Yvonne Abbet, Thérèse Joris, Blanche Hiroz, Alphonsine Pellaud. Tout derrière, on reconnaît notamment le couple Duvoisin derrière avec Antoine Tornay. On reconnaît Michel et Tony à genoux, devant.

1938 Divergences de vue, les Duvoisin s’en vont. 

1939 Antoine Tornay tombe malade. La fabrique est reprise par Friedinger qui reprend
Antoine et Joséphine Tornay
avec Hilaire, Edith et Michel vers 1940
le perçage de pierres avec une quarantaine d’ouvrières.

1944 La maladie s’aggrave et Antoine Tornay en meurt. 

1947 Départ de Friedinger. Tout le monde est licencié et la fabrique est à louer. 

1948 Ebauches Bettlach S.A. arrive à Vollèges avec un nouveau type de travail : le montage de balancier. Six dames partent pour Bettlach en mars, puis en août, huit autres s’en vont.

1952 L’entreprise A. Michel S.A. arrive à Vollèges. Les deux fabriques cohabitent pendant une année. Puis, la maison Michel SA reprend le perçage de la pierre fine.

1953 Ébauches B. S.A. construit sa nouvelle fabrique à l’autre bout du village.

1968 A la suite de problèmes de personnel, Ébauches S.A. quitte Vollèges. La maison A. Michel S.A. reprend la totalité des activités horlogères de Vollèges et construit sa cantine du personnel. Environ 50 personnes, dont 12 hommes travaillent à la fabrique.

1979 La montre électronique se développe, l’automatisation remplace progressivement le personnel. A. Michel S.A. se restructure et licencie tout le monde pour le mois de mars. En avril la fabrique avec tout son personnel et sa production est reprise par l’entreprise Technobal S.A. à Aigle.

1982 Fin mai : fermeture définitive de la fabrique d’horlogerie de Vollèges.

Tony en uniforme devant la fabrique à l'école de recrue vers 1945.

Daniel Tornay, mécanicien avec Louis Farquet (1929-2009)

Colette Tornay-Moulin,
comme de nombreuses autres employées,
a travaillé pour Ebauches S.A. à domicile.
Ici à la fin des années 60.


Pascal Tornay

samedi 9 janvier 2010

Guerres de religion, cela existe-t-il encore ?


A en croire la série d'émissions de M. Jean-Christophe VICTOR "Le dessous des cartes" diffusées sur ARTE au début des années 2000 et intitulée "Géopolitique et religions", il n'y aurait plus de conflits religieux dans le monde actuel. Pas de doute pourtant, les conflits religieux ont existé. Pour autant, il existe aujourd'hui un certain flou au sujet du mobile précis des conflits dits religieux. Voyons cela de plus près.

Voir le site "géopolitique" du "Monde diplomatique" qui se veut justement bien documenté avec des cartes synoptiques de premier plan.

"Est-ce mal, dites-moi, de proclamer bien haut, Qu’on n’juge pas les gens sur le teint de leur peau ? De souhaiter que noirs et blancs prient dans les même lieux, Quand chacun dans son cœur adore le même Dieu ?"
Gandhi, Luther King ou Jésus Christ, les Poppys, 1976

Prenons un exemple européen. Le conflit qui oppose soi-disant les protestants et les catholiques en Irlande du Nord est-il à proprement parler un conflit d'application d'une doctrine religieuse sur le plan social. Il faut bien avouer que non. Il s'agit bien plutôt d'un conflit identitaire et non pas principalement religieux, même si l'appartenance religieuse est mêlée. Le conflit touche ici bien plus le conflit identitaire et culturel d'un groupe minoritaire en lutte pour que la majorité respecte son droit d'existence.

Cela vaut aussi pour d'autres conflits entre hindouistes et musulmans au Pakistan, entre musulmans et chrétiens en Tchétchénie. Bref, si l'on en reste aux mobiles superficiels du conflit, on ne saisi pas vraiment les enjeux de l'affrontement. En-dessous, se situe presque toujours un conflit d'intérêt, un éclatement identitaire ou une déchirure sociale ou politique.

La religion au sens stricte du terme pose problème par exemple dans le nord-ouest du Nigéria où s'affronte les dirigeants musulmans (majoritaires dans cette région) qui souhaitent que soit intégralement appliquée la loi islamique (la charia) alors que une minorité chrétienne y partage l'existence. Ici, on peut parler un peu plus clairement d'un conflit dont la source est la pratique religieuse, et encore. L'islam touche à la fois à la religion et à la politique. Les deux sphères ne sont pas séparées comme elles le sont dans la plupart des régions chrétiennes du globe. C'est ainsi qu'avec l'islam, les conflits proprement religieux peuvent émerger, puisque cette religion a la prétention de souhaiter mettre en application ses principes dans la sphère politique. L'inculturation est donc le gros point faible de l'islam prosélyte.

Et ailleurs... L'Arabie saoudite soutiendrait-elle les foyers palestiniens ou tchétchènes si elle ne possédait pas des réserves de pétrole ? Les siks du Sri-Lanka seraient-il aussi virulents s'ils n'avait pas leur pouvoir à défendre sur le plan de la répartition des richesses intérieures ? On peut en douter. Je pourrais faire l'hypothèse que là où la religion a un certain pouvoir politique ou social ou encore des intérêts matériels à défendre, elle se fait belliqueuse. Les sociétés marquées par le christianisme ont beaucoup avancé sur ce terrain en séparant assez clairement selon les régions politique et religion. De ce fait, les conflits ayant trait directement à la pratique et à la doctrine se sont anéanti. La religion loin de ne plus jouer aucun rôle social, s'en tient à la société civile qu'elle forme et informe. Elle est alors créatrice, novatrice, dynamique et reliante (selon l'étymologie du mot "religion"). De conflits religieux, portant donc proporement sur des points de doctrine, y en a-t-il encore ?

Pascal Tornay

Vollèges à travers le XXè siècle !

A travers les photos, laissons notre regard flaner sur les espaces qui étaient hier et ne sont plus aujourd'hui... Nostalgie? Que non, le temps est pour l'homme et pas l'homme pour le temps !

Vue depuis le chemin de la "Platrayre" vers 1920
Médiathèque Valais, Sion



L'ouest de Vollèges vu depuis le Mont Brun en 1962
© Daniel Tornay



Le coeur de Vollèges en 1962
© Daniel Tornay



Vollèges au milieu des années 80
© Daniel Tornay



Le fameux cône de déjection du Merdenson,
où sont posés les villages de Cries, Vollèges et Etiez.
Milieu des années 2000
© Daniel Tornay