Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

lundi 27 mai 2019

En couple en Eglise...

Famille, travail, amis, loisirs et pastorale : voilà un beau cocktail d’équilibriste… On pressent qu’une « belle foi » ne suffit pas ! Sans un travail d’écoute véritable et de dialogue authentique, sans un lent mûrissement, il est certainement impossible de se donner en partage à sa communauté dans un service ou dans un autre. Vivre en couple une collaboration durable en Eglise dans l’unité et la diversité : tel est le défi ! N’est-ce pas finalement le défi de toute vie ?

Colette : Dès l’origine de notre histoire commune, éloignés l’un de l’autre, Pascal et moi avons expérimenté l’importance de l’abandon au Seigneur à travers diverses situations rocambolesques. Notre amour nous a poussé à poser des actes concrets (fiançailles) de l’amour du Christ jusqu’au don de soi pour l’autre. Sept ans ont passé, des enfants sont venus, d’autres engagements sont apparus. Prier ensemble constitue pour nous incontestablement le terreau dans lequel s’enracine nos engagements –  différents pour l’un et l’autre – mais communs.

Pascal : A l’heure où je s’apprête à recevoir le sacrement de l’ordre pour servir le Seigneur d’une manière encore nouvelle dans le diaconat, j’entends encore Colette, tour à tour catéchiste, théologienne, épouse et grande sœur dans l’Esprit Saint, me dire, il y a 4 ans : « Mon Cœur, il était temps que tu te décides à répondre à cet appel. » Ce désir diaconal prend donc sa source loin en amont de nos deux vies. Il s’ancre et se déploie dans notre amour conjugal. Nous souhaitons que jamais il n’en soit le concurrent. Nous y veillerons.


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S’engager comme couple n’est pas une sinécure.
Comme tout engagement, c’est plutôt une aventure :
Avec tout ce qui s’y joint de beau et de grand…
Mais, voilà, gare aux bulles et aux débordements !

Plus le mât pointe haut au-dessus du navire,
Plus grandes sont les voiles qu’elles viennent servir,
Plus lourde sera la quille et du meilleur calibre,
Invisible garante de tout le bâtiment et de son équilibre.

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dimanche 19 mai 2019

Pourquoi diacre ?

Je me rends bien compte que le ministère du diacre questionne les gens. C’est une très bonne chose ! « Pourras-tu faire ‘plus de choses’ ? », me disent certains. « Qu’est-ce que ça changera dans ton travail ? », demandent d’autres. Ou encore : « Bravo pour ta promotion ! » Quelques personnes ont même regretté que le diacre soit confiné dans une sorte de ‘sous-ministère’ ne pouvant ‘même pas’ célébrer tel sacrement. Ces retours m’indiquent qu’encore beaucoup perçoivent les ministres de l’Eglise comme des agents ‘prestataires de services’.


Si vous saviez ! Je ne vis pas ainsi l’appel que le Christ a posé sur moi. J’ai demandé au Seigneur de transformer mon cœur en profondeur pressentant que ce serait à partir d’un cœur nouveau – petit et pauvre – que je pourrais vivre à fond cet appel. Petit et pauvre au sens où, selon la parole de St Jean-Baptiste, « il faut qu'Il croisse et que, moi, je diminue » (Jn 3, 30). Je suis simplement dépositaire d’un fol amour qui se manifestera à tous à travers un service spécial. Il ne s’agit donc pas d’une nouvelle ‘fonction’, mais d’un appel puissant à ‘descendre’ vers les pieds des gens comme Jésus lavant les pieds de ses apôtres et à vivre ainsi en serviteur de l’amour, comme le ‘Dieu Très-Bas’, écrivait Christian Bobin.

J’aborde donc ma vocation en frémissant : je découvre pas à pas le chemin qui se trace devant moi. « Que puis-je faire pour toi Seigneur ! », lui dis-je… « Vers qui m’enverras-tu ? »