Aimer - connaître

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vendredi 29 mars 2019

Exit or not brexit, telle est la question…

Le 29 mars, le Royaume-Uni sortira de l’Union européenne. Un séisme ! A l’heure où ces lignes sont imprimées aucun accord de sortie n’a été trouvé et, dans certains domaines, notamment celui de la libre circulation des personnes et des relations commerciales, l’incertitude croît… Exit la Grande-Bretagne ! Une première dans la courte histoire de l’UE. Au-delà des symptômes, qu’y voir plus profond dans cette rupture ?

Ce n’est pas un secret, les « pères de l’Europe », au sortir des deux conflits mondiaux dévastateurs, ont tenté de bâtir une nouvelle communauté (CECA, CEE) sur des soubassements teintés par les valeurs chrétiennes. Il en reste de nombreuses traces dans le droit européen, notamment celle de la solidarité entre les Etats. Certains voient aussi un indice chrétien sur le drapeau de l’UE avec ses 12 étoiles qui prétend symboliser justement la solidarité et l’union entre les peuples d’Europe. Ces étoiles rappellent – à qui veut bien – la « médaille miraculeuse » de la Vierge Marie, qui la représente avec une couronne de 12 étoiles qu'évoque l'Apocalypse de saint Jean.

La GB rejoint donc la CEE en 1973, devenant le 9e Etat de la proto-union. A l’aube de la 43e année d’union, voici que les britanniques votent pour en sortir… De leur côté, les médias parlent volontiers de divorce… Le terme est lâché ! Comment va-t-on comparer l’union conjugale à l’Union européenne ? A l’instar des individus, après la joie des premiers émois, tenir dans la durée à travers vents et marée est un défi de taille pour une union politique. Souvenons-nous des premiers siècles d’histoire de Dame Helvétia… Tenir un dialogue ouvert et franc, favoriser les compromis, jouer habilement dans les négociations, affiner les équilibres, poser des règles claires, tenir compte des différences… On se croirait en couple !

Par ailleurs, tant au plan politique qu’au plan individuel, si la volonté de s’unir repose sur le seul fait d’y trouver et d’y défendre un intérêt personnel ou particulier, force est de constater que la base d’unité est trop mince et que tôt ou tard, la situation devant inéluctablement se gâter, l’union sera fragilisée… On veut vivre l’unité, mais pas à tout prix ! On redécouvre que l’unité n’est pas ce dont on avait rêvé ! Qu’elle nous coûte cher, trop cher… On se sent prisonnier, alors on se sépare pour préserver ses intérêts… Chacun fait son calcul ! On le sait pourtant, le mariage comme l’union des peuples n’a aucun avenir s’il se jauge à l’aune de simples pesées d’intérêts. Sans utopie, sans rêve, sans désir qui nous dépassent et qui nous font nous dépasser, nous retrécissons et devenons mesquins, peureux et agressifs.

En ces temps de crispation et de repli identitaire, nous avons besoin de pionniers fous comme l’étaient les « pères de l’Europe », d’aventuriers en manque, de rêveurs impénitents,… et de croyants lucides, de ce genre de personnages excentrés qui élèvent notre regard au-delà des possibles humains, au-delà des frontières, des « exits » et des « brexits » Le Christ a été l’un d’eux pour les juifs puis pour toutes les nations : il crie encore au cœur de celles et ceux qui croient qu’à Dieu rien n’est impossible… 


Crédit images:
© wft.ie (brexit1)
© 1.bp.blogspot.com (brexit2)

dimanche 3 mai 2015

De la dignité des politiques


Je me sens proches de certains personnages politiques, de leurs valeurs, de leur manière de travailler, de leur manière de parler. D’autres m’agacent, le simple ton de leur voix m’indispose, leurs valeurs et la manière de les défendre m’insupporte… Lorsque les premiers sont touchés par des difficultés, diffamés à tous vents, traités à tort et à travers, hors de tout contexte judiciaire convenu, je me sens l’âme attristée. J’aurais maintes fois voulu faire cesser les commentaires gratuits, hargneux et désinvoltes.

Pourquoi m’en suis-je gardé…

Pour cette raison : parce que mon regard est tordu par mon attachement subjectif à une personne. En effet, pourquoi tant d’empressements à prendre la plume pour tel et non pas pour tel autre acculé par l’opinion populaire ? Là, ma défense aurait été insuffisamment fondée si elle l’avait été sur mon sentiment sympathie par rapport à telle personne ou à ses valeurs.
NON, ma défense inconditionnelle doit parvenir de plus bien plus « bas ». De sa propre dignité d’être humain en charge d’êtres humains, de la dignité de la tâche qu’elle a accepté d’endosser et d’un principe juridique dont il faut toujours en en tous lieux rappeler l’existence : la présomption d’innocence.

OUI, j’ai voulu défendre des gens desquels je me sentais proches et je ne l’ai pas fait, parce que l’Injustice criait en moi :
« Toute femme et tout homme engagé en politique doit être défendu, malgré tout, en dépit de tout et pas seulement tes amis. Ces personnes ont droit à ton immense respect et à ton regard bienveillant en raison de la dignité de la charge qu’elles exercent. A priori, leur seule bonne volonté fait foi. Et, comme tu appliques toute loi d’abord à toi-même, tu ne peux pas t’ériger, de l’extérieur, en juge de cette bonne volonté qui n’exclut ni les erreurs, ni les égarements qui sont les signes de toute humanité. C’est tout. Qu’il en soit ainsi. »

Pascal Tornay

Source image : (c) cahierslibres.fr

jeudi 23 avril 2015

Paroisses - communes : quiproquo !

Pour répondre systématiquement à cette question, il faut aller pas à pas … Le secteur paroissial de Bagnes compte trois paroisses : Bagnes, Verbier et Vollèges (et non pas deux – Bagnes-Vollèges – comme l’on entend souvent). La paroisse n’est pas la commune : ce sont des institutions distinctes en tous points avec leurs structures, responsables et ingénieries propres. Chaque paroisse est juridiquement autonome. Au début des années 1990, le cardinal Henri Schwery entamait des démarches pour que les responsables pastoraux d'une même région travaillent de concert. L’évêque leur demanda de porter ensemble le souci pastoral pour rendre les communautés paroissiales moins closes sur elles-mêmes et ainsi avoir une vision plus large. Cette concertation inter-paroissiale a donné lieu à la création de secteurs à la tête desquels répondent en général des équipes pastorales composées des personnes - prêtres, diacres et laïcs - engagées et mandatées par l’évêque.

En raison d’une grande proximité Eglise-Etat au cours des siècles passés et des bonnes relations qui régissait - et régissent encore le plus souvent - les rapports des tenants des pouvoirs ecclésiastique et civil, il était fréquemment convenu, autrefois, que le patrimoine, la gestion et l’administration des paroisses serait confiées aux communes pour simplifier la tâche des curés. A l’heure actuelle, on constate un peu partout la tendance inverse : l’ère du désenchevêtrement a sonné. Sur le papier, les choses sont claires, mais en réalité le flou règne encore par endroit. Des processus d’aggiornamento sont donc en cours pour clarifier l’identité des paroisses, leur patrimoine propre ainsi que les modalités comptables et administratives qui président aux relations avec les communes. A l’heure, où la société devient plurielle – tous ne partagent pas, et de loin, la foi chrétienne – il est de bon ton de remettre de l’ordre dans les affaires ecclésiastiques, dans l’idée que les bons comptes font les bons amis...

Un exemple : le fait que, souvent, les communes paient les agents pastoraux (AP) – prêtres, diacres et laïcs – marque la confusion dans les esprits. En effet, les AP ne sont pas des employés communaux, malgré le fait que leurs salaires transitent par les communes. En effet, il s’agit là d’une simple - et par ailleurs précieux - service administratif rendu par les communes aux paroisses n’ayant le plus souvent pas les gestionnaires nécessaires à l’accomplissement de ces tâches. Le personnel pastoral est donc sous contrat de travail avec les seules paroisses et sont soumis, pastoralement et administrativement, au curé en place ainsi qu’à l’évêque. 

Ainsi soit-il...

Pascal Tornay

dimanche 21 septembre 2014

Corruption : c’est dans mon cœur que ça commence !

Tout commence souvent par une définition et, comme dans bien des domaines, chacun la conçoit un peu trop comme ça l’arrange ! Pour le coup, Coluche racontait qu’un des ministres français – dont il aimait tant se ficher – avait été arrêté pour corruption de fonctionnaire. En effet, il avait offert un morceau de sucre à un chien policier…

Trêve de plaisanterie ! Qu’est-ce donc que « corrompre » ? L’étymologie du mot nous ramène à un vocabulaire lié à une cassure, une rupture. La corruption renverrait donc à une relation pervertie, instrumentalisée à des fins malhonnêtes et égoïstes. Engendrée de concert par des personnes qui s’accordent secrètement pour atteindre des buts frauduleux, la corruption détourne le lien social de ses finalités que sont la gratuité, l’amour, la justice, la vérité. Cette anti-culture est évidemment très en vogue dans les milieux économiques (commerce et argent) et politiques (droit et pouvoir) puisque c’est là que se nouent les grands enjeux de société. Pourtant, ses ravages commencent concrètement bien en amont : aux entournures de l’être et au cœur même du quotidien de chacun.

http://www.transparency.ch/fr/
Sur le plan politique, « de nos jours, la corruption est un sujet qui est ouvertement évoqué dans la plupart des pays, et rares sont ceux qui prétendent ne pas en souffrir. C’est là une bonne chose, car les hommes politiques, les représentants patronaux et syndicaux, les journalistes et la société civile ont ainsi, exceptionnellement, l’occasion de s’exprimer d’une seule voix pour dire que l’éradication de ce fléau revêt un caractère d’urgence », déclare Enery Quiñones, chef de l'Unité anti-corruption de l’OCDE[1]. Selon Transparency International (TI)[2], « la corruption consiste en l’abus d'un pouvoir reçu en délégation à des fins privées »[3]. Cette définition permet d'isoler trois éléments constitutifs de la corruption :

- l’abus de pouvoir ;
- à des fins privées (donc ne profitant pas nécessairement à la personne abusant du pouvoir, mais incluant aussi bien les membres de sa proche famille ou ses amis) ;
- un pouvoir que l’on a reçu en délégation (qui peut donc émaner du secteur privé comme du secteur public).
Bref, la corruption enferme les personnes dans leur logique égoïste et ronge les sociétés dans lesquelles elle prend racine. Elle engendre entre autres :

- des inégalités sociales et creuse un fort sentiment d’injustice chez celles et ceux qui la subissent ;
- des relations humaines asymétriques entre les différents acteurs sociaux et des torsions dans la transparence des processus économiques et politiques ;
- des sociétés où règne la loi du plus fort ;
- des manques à gagner parfois gigantesques pour les caisses des Etats ;
- la méfiance et le désespoir des plus démunis qui n’ont pas de moyens de se défendre.

La Banque mondiale estime que plus de 1'000 milliards de dollars sont payés chaque année de manière indue. Au plan suisse, il est évident que la corruption n’est pas absente, mais elle revêt des formes souvent subtiles et est difficile à chiffrer. Pourtant, la presse fait régulièrement état de scandales au niveau des adjudications sur les marchés publics. Ne parlons pas de « l’affaire Giroud » qui secoue actuellement le Valais. Ou encore l’ampleur des fraudes fiscales – marché organisé et véritable mafia – que la Justice découvre en particulier ces derniers temps. 

Sur le plan biblique, la corruption est aussi un fait connu. Inutile d’aller plus loin que le livre de la Genèse pour s’apercevoir que, dès l’origine, l’homme a été corrompu et corrompt à son tour. Dans le livre de Ben Sirac le sage (Siracide ou Ecclésiastique 35, 9-13), on met même en garde les fidèles contre le fait de marchander avec Dieu. N’a-t-on pas tous un jour été tenté de marchander avec le Seigneur : « Si tu me donnes ceci, alors je t’accorderai cela ! » Le marchandage, dans ce cas, est un tue-l’amour.

Pour la Bible, le grand corrupteur c’est Satan. Il s’est attaqué au Christ et à sa mission dès après son baptême, dans le désert. Jésus s’est défendu en s’appuyant sur la Parole de Dieu, dans les Ecritures. Toujours et encore dans l’histoire du monde, Satan ne cesse de tenter l’homme pour le dérouter et le faire chuter en lui faisant croire que le mal, c’est le bien ! La meilleure lutte anti-corruption est encore de s’attacher personnellement au Christ. Lui qui est Vérité, nous rendra libre !

Non, Dieu ne veut pas la corruption. Jésus enjoint ses amis à la fuir comme le péché, puisqu’à terme, elle entraîne la mort. Pourtant, personne n’est épargné et partout les tentations sont grandes d’utiliser à son profit ce qui était destiné à d’autres ou à tous. A nous, disciples du Christ, il est demandé d’avoir un peu de courage. Non seulement de résister à la corruption, mais aussi de la dénoncer pour que soit faite la volonté de Dieu de faire droit au faible et au pauvre. Les causes profondes de la corruption ne sont pas tant à chercher ailleurs, qu’au fond de nous-mêmes. Charité bien ordonnée commence, dit-on, par soi-même. CQFD.

PS : Une campagne de lutte contre la corruption appelée « Exposed 2014 » lancée par les mouvements protestants et évangéliques suisses a pris fin en juillet dernier et avait pour but de récolter un million de signatures et d’adresser cette pétition internationale aux dirigeants du G20. Cf. www.exposed2014.ch

Pascal Tornay




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[1] Tiré de http://www.observateurocde.org/news/archivestory.php/

[2] Transparency International (TI) est une ONGI d'origine allemande ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales mondiaux.

[3] Tiré d’un rapport de Transparency International, Cf. wikipedia sous l’item « corruption »

jeudi 29 mai 2014

Cycles longs - cycles courts

J’ai souvent des difficultés à ingérer la presse quotidienne. Au fil des pages, je me demande quel sens et quel impact cela peut bien avoir de prendre connaissance de tel ou tel événement en tant que phénomène social sans qu’il soit relié. Relié à un tout, à un contexte plus général, à un faisceau de sens qui n’émane que dans la durée. Que puis-je retenir d’un fait isolé si ce n’est le plaisir de savourer que « moi, je sais ce qui est arrivé, car je l’ai lu dans le journal (où je l’ai vu à la télé ! ». C’est ainsi que je n’ai jamais été abonné à un « quotidien »… Le journalisme d’information quotidienne balbutie, tente des élargissements, des recoupements avec des faits passés, mais reste toujours en surface… Et je n’aime pas perdre mon temps en surface. Alors, soit j’en reste au titre ou aux 5 premières lignes – combien en reste là ? – ou alors je lis les brèves des agences de presse qui, en général, en restent plus ou moins aux faits.

Pour comprendre une réalité, je pense qu’il faut d’abord « être saisi » par ce qui arrive au sens le plus large du terme, diversifier les points de vue, pouvoir élargir le contexte et varier les cycles d’analyse. J’entends par là que, pour relier un fait à un contexte global qui soit significatif, il faut pouvoir le lire, et le relire encore. Un même fait, relu contextuellement dans une analyse à court, à moyen, à long et à très long terme (1), va prendre une importance et une tournure tout à fait nouvelle. C’est seulement en inscrivant un fait à l'intérieur de certaines durées, en le relisant et en le reliant constamment à des environnements politiques plus généraux que nous comprendrons toujours plus profondément, par exemple, le vote du 9 février sur l’initiative « contre l’immigration de masse ». C’est, je crois, dans la conjonction des cycles courts et longs (2) que la compréhension de l’histoire me semble la plus riche.

Le fait est que, traiter un fait aussi sérieusement est un travail et non plus un loisir. Et, en effet, la lecture quotidienne de la presse passe avant tout aujourd'hui pour un loisir dans notre « civilisation »… Ce voyeurisme sans compassion est d’ailleurs souvent décrié.

Bref, en matière d’information, le temps fait son travail de discernement. Ce qui semble important aujourd’hui ne le sera déjà plus demain et ce qui semblait tellement marginal hier, sera peut-être la question cruciale de demain… Personne n’acquiert quelque sagesse que ce soit dans l’instant ! Pour aujourd’hui, donc, j’en reste aux titres, demain m’en dira plus… ou pas, cela dépendra de ma capacité à être relié…

Pascal Tornay


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(1)  Jusqu’à plus de 1000 ans, comme Fernand Braudel dans son livre « La dynamique du capitalisme » (Flammarion, Paris, 1999) ou plus encore lorsqu’il s’agit de l’étude de la trajectoire des civilisations.
(2)  Cycles dits « Kondratiev ». Nikolai Kondratiev est un économiste soviétique célèbre pour sa théorie des cycles économiques, démontrant que les économies capitalistes connaissent une croissance soutenue de long terme (50 à 60 ans), suivie d'une période de dépression.

Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikolai_Kondratiev. Le fond de cette théorie – reprise par un autre économiste, contemporain de Kondratiev, Joseph A. Schumpeter et liée au contexte économique – a été utilisée par d’autres chercheurs comme
William Strauss et Neil Howe aux Etats-Unis pour l’appliquer à d’autres contextes notamment dans l'histoire de la politique électorale des USA.

vendredi 6 septembre 2013

Les relations entre l'Eglise et l'Etat en Valais : Enjeux pour la nouvelle évangélisation

Jésus répondit au gouverneur Pilate :
« Mon royaume n'est pas de ce monde.
Si mon royaume était de ce m
pour que je ne sois pas livré aux Juifs.
Mais mon royaume n'est pas d'ici. »

(Jn 18, 36)
Objectifs de l'ouvrage

- Connaître les rapports qu'entretiennent l'Eglise et l'Etat.
- Mieux comprendre les rouages de ce rapport en Valais actuellement.
- Pouvoir articuler ce rapport avec les enjeux de la nouvelle évangélisation.
- Saisir avec plus d'acuité les enjeux pastoraux liés à la nouvelle évangélisation dans la société actuelle.

Introduction



Les rapports du politique et du religieux ont été éminemment conflictuels au cours de l’histoire de l’Europe occidentale. Dans la sphère[1] de l’Etat, il faut sans cesse gagner du terrain, assurer son autorité, obtenir – fut-ce par la force – un maximum contrôle social pour asseoir son pouvoir.
Dans la sphère de l’Eglise, il en a été – malheureusement – de même ! Aujourd’hui, on le verra, la plupart des responsables d’Eglise ont tiré les leçons des erreurs du passés et ont pris conscience que les élans missionnaires de l’Eglise moderne – la nouvelle Evangélisation – doivent passer par le service de l’Homme et non pas par la puissance autoritaire du contrôle social.
Ainsi, la nature expansionniste du politique et du religieux a fait que l’une et l’autre sphère ont été très vite en conflit. Il a fallu de nombreux siècles pour que les potentats du politique et du religieux distinguent bien leurs terrains d’action, définissent certaines règles de bienséance mutuelle, les respectent et parviennent à trouver des éléments de complémentarité.

vendredi 9 mars 2012

Le pouvoir politique ?

Extrait des interventions du prof. Alain Tornay, donné dans le cadre de l’Université Populaire d’Entremont

Avant toute investigation, le premier pas philosophique consiste à trouver les questions les plus simples possibles pour interroger une notion recouverte par le temps. En effet, les bases d’une bonne réflexion, ce sont de bonnes questions. La première, tellement simple, serait : qu’est-ce que le pouvoir ? Suivraient : D’où vient-il ? et Comment est-il fondé ? Ou encore : est-il nécessaire ?

La question du pouvoir politique relève de la sagesse pratique ou de la philosophie appliquée. En ce sens, on peut pressentir que différentes questions d’ordre moral vont rapidement affleurer. Deux types de problématiques morales se poseront ici. Premièrement la question de la vision de l’Homme qui fonde l’exercice du pouvoir et deuxièmement, l’objectif, ou en d’autres termes, en vue de quoi le pouvoir est exercé. On parle ici de causes finales, c'est-à-dire que le but fixé va être cause du comportement adopté par les acteurs en amont.

Platon le premier a théoriser cette question du pouvoir politique. Aristote ensuite a développé sa pensée. La cité-état athénienne lui donna l’occasion d’enraciner sa théorie dans une expérience très concrète.

Le pouvoir
Notre monde est un monde en devenir. Tout change et se transforme. Pour comprendre de « devenir », Aristote utilise le terme de puissance, comme une potentialité d’être que portent les choses. Les personnes, a plus forte raison encore que les choses, disposent de cette capacité. Le verbe pouvoir est un des verbes les plus usités. Quelle banalité de s’exclamer : « je peux ! » Et pourtant…

Parmi les multiples capacités de l’Homme, il y a le pouvoir au sens de capacité de réalité une action qui porte en elle-même un changement. Le pouvoir politique en tant que pouvoir particulier se range dans cette catégorie.

dimanche 6 novembre 2011

Laisse ta place !

Qui veut essayer le nouveau
siège éjectable" ?

En dehors de toute prétention politologique, je pose l’hypothèse suivante : Le fait qu’un politique ne parvienne pas à laisser sa place à d’autres personnes est une preuve formelle que sa manière d’aborder le travail politique est (était) mauvaise. N’ayant pas (eu) cette humilité fondamentale en face de l’immensité de la tâche publique, il est fort à craindre qu’il l’aie mal faite ou qu’il s’apprête à en être profondément indigne ! S’accrocher à son fauteuil d’élu, quel orgueil ! Muhammar Kadhafi ? Laurent Gbagbo ? Abdoulaye Wade ? Mais est-ce là un problème africain ? Certes non.

Un exemple : « A 86 ans pourquoi WADE s’accroche t-il autant au pouvoir ? » 

"Mais pourquoi donc le Chef de l’Etat s’accroche-il autant à son fauteuil ? Cette question aurait pu paraître saugrenue si elle était suffisamment assumée au Sénégal où la politique est devenue, malheureusement, la seule échelle d’ascension sociale. Au lieu d’être la voie royale pour se mettre au service de son peuple, servir l’intérêt général, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) s’apparente plutôt à se servir du peuple pour des intérêts personnels et égoïstes. Dans ces conditions, il est tout à fait logique et légitime de suspecter la bonne foi du camp présidentiel qui ne veut pas céder la place, surtout que la loi fondamentale de notre pays le lui exige. Pire, il en trouve même qui ne veulent pas organiser des élections propres. Le président aurait dû attribuer le poste de ministère chargé des élections à un militaire neutre ou lorsqu’il consente à le faire, sous la pression des bailleurs de fonds occidentaux, il semble y aller seul et dans des conditions catastrophiques.

Au Togo et au Burkina, l’ambiance qui a précédé les dernières élections qui se sont déroulées dans ces pays n’est-elle pas la preuve d’un « triomphe sans gloire » qui finit par ronger l’intérêt même des consultations électorales ? A quoi sert d’organiser des élections si on connaît, à l’avance, celui qui va les remporter ?

Onze années après le lancement au forceps du processus de l’alternance démocratiques dans notre  pays, on n’est pas sorti de l’auberge. A chaque fois que la période électorale s’approche, tout se passe comme si le train de l’Etat abordait un virage dangereux. Lorsque le président sortant use de tous les subterfuges pour demeurer l’éternel maître à bord, il faut craindre nécessairement le pire. Pendant ce temps, le désenchantement politique est garanti."

Qu’en pensez-vous ? Et nos indéboulonables ? Cela vaut dans les sphères de l’Etat ou de l'économie comme pour une société culturelle ou une fête de famille… Vous êtes accro ? Alors c’est fini : vous vous servez… Vous ne servez plus !

Pascal Tornay

samedi 24 septembre 2011

Prière d'élire les bons candidats svp !

Madame, Monsieur, élisez les bons candidats svp ! Elisez ceux qui vous sont proches humainement, sentimen-talement. Cependant, faites aussi un choix plus mûr, plus fondé en testant votre proximité politique avec celles et ceux dont vous vous croyez proches !


Essayer SMARTVOTE !
 

L’acte d’amour du citoyen : "Lève-toi et vote !"

D’entre toutes les démocraties de ce monde, la Suisse occupe une place de choix. Nulle part ailleurs en effet, on ne retrouve autant d’implications possibles des citoyens dans le processus législatif. Certes, des mécanismes similaires se retrouvent ailleurs aux Etats-Unis et en Europe en particulier (1). Dans le droit à l’initiative, les citoyens ont en main – s’ils savent s’organiser – un outils constitutionnel de première importance. En effet, ils sont là au premier échelon du processus législatif et ont toute largeur possible pour initier leur projet.

Pourtant, les choses sont complexes ! Chacun ne peut pas déposer « sa petite initiative ». C’est toujours à l’orée des dépôts officiels de listes de signatures que chacun comprend – en voyant le travail de fourmi accompli pour la récolte – que l’affaire n’est pas si aisée (2). Quelle motivation exceptionnelle il faut pour entrer dans ce combat ! J’admire cette persévérance et – j’allais dire cette véritable foi en les institutions, en la justice, en la solidarité, en la capacité de réussir ! C’est dans ce contexte que me revient le mot du Cardinal G. Danneels (3) que je pourrais paraphraser en disant : « Un citoyen seul est un citoyen mort ! » Et l’on pourrait adapter encore cette maxime à la sphère économique sans altérer sa pertinence : « Un employé seul ou un consommateur seul est un employé ou un consommateur mort ! » (4)

samedi 17 septembre 2011

Être chrétien un "plus" dans la vie ! Et en politique, comment ?

Vous vous rappelez peut-être de la conférence-débat que l'Intermouvement m'avait demandé d'animer en juin dernier au Collège des Creusets à Sion ? La soirée rassemblait quelques personnalités du monde politique Christophe Darbellay, Damien Revaz (président de S. Maurice), Michelle Granjean-Böhm (Députée) et l'abbé Hervé Clavien. Grâce à Mme Chantal Maillard, responsable, j'ai le plaisir de vous en donner le résumé.


Pascal Tornay

mercredi 1 juin 2011

La foi apporte-t-elle un "plus" à la vie quotidienne ? Despersonnalités politiques témoignent !

Dans le cadre d'une série de rencontres mises sur pied par l’Action catholique valaisanne, j'ai eu le grand plaisir d'animer un débat intitulé : « La foi apporte-t-elle un plus dans la vie au quotidien ? »

Ce débat a eu lieu vendredi 3 juin 2011 à 20h à l’Aula du Collège des Creusets à Sion. Ont été invité Christophe Darbellay (PDC), conseiller national et président du PDC Suisse - Michelle Grandjean-Böhm (PCS), députée au Gd-Conseil valaisan - Damien Revaz (PLR), président de St-Maurice et l’abbé Hervé Clavien, prêtre à Sion.

Christophe Darbellay a présenté tout d’abord son point de vue, puis une Table Ronde a permis de donner la parole à l’expérience et au témoignage de chaque invité. Les responsables de l'Action catholique ont souhaité que le thème du débat soit exploré avec comme arrière fond le champ de l’action politique. En effet, le domaine politique est un champ de tension important où la foi d’une personne est mise en question et les valeurs chrétiennes mises en concurrence avec les valeurs du monde. Evidemment, la discussion ne sera pas proprement politique, mais spirituelle. Il s’agira, à partir de l’expérience et du témoignage des personnalités politiques présentes de dégager des réponses pertinentes et concrètes à la question de savoir si la foi rend l’Homme porteur d’un substantiel « plus » ! Et si oui,... lequel ! 
 

vendredi 4 février 2011

Manifestation estudiantine !

De mes études de sciences-po à Lausanne, j'ai gardé un souvenir inoubliable de joutes verbales avec des amis aussi avides que moi de décompresser après les heures de cours. Ainsi, voguant dans les eaux tumultueuses de l'absurdité absconse, nous badinions, contrefaisant tout à la fois les envolées politologiques de nos proies favorites – les grands manitous en tous genre, guides et maîtres, chefs et leaders charismatiques, nos grands frères en humanité – et les propos parfois pompeux de diverses autres personnalités en vue ayant succombés à la langue de bois. Nous élaborions des pensées insensées par le biais desquelles chacun des interlocuteurs – se pâmant de sérieux – faisait virevolter à tous vents les théories les plus fumeuses, nous renvoyant tour à tour concepts volages et chaînes causales débridées. Allant de mal en pis, chacun renchérissait à l’aide de stupidités toutes plus magnifiquement emballées les unes que les autres. A ces conversations de pince-sans-rire, se succédait une mise en acte de notre pensée enrubannée qui s’incarnerait dans une action patente et révolutionnaire qui allait, nous en étions pétris de certitude, apporter au monde un
mieux net et radical. Ainsi est née la manifestation suivante avec son cortège de revendications claires et précises, dont nous allions être les chantres.

Voyez plutôt...

samedi 1 janvier 2011

Laurent Gbagbo : vacuité des vacuités... Une fois de plus...

http://fr.globalvoicesonline.org
Voici donc une Côte d'Ivoire étêtée et essoufflée par 10 ans de pouvoir sans bilan concret. Un pays comme tant d'autres à travers le monde qui souffre d'abord d'une élite politique qui se sert au lieu de servir le peuple qui l'a élu. Encore une fois, cet épisode tragique augmente le sentiment d'abandon de toute la population. s'accrocher de cette manière au pouvoir alors que des élections plus ou moins régulières ont eu lieu et qu'une écrasante majorité d'Etats et d'instances gouvernementales ou d'agences inter-gouvernementales s'accordent pour clamer l’illégitimité des prétentions de L. Gbagbo est un gigantesque caprice d'enfant gâté.

jeudi 2 septembre 2010

Comment savoir au service de qui sont les autorités d'un Etat ?

Cérémonie de commémoration
du 60ème anniversaire du régime nord-coréen
( 1948-2008 )
"La première poule a chanté", dit le dicton. On ne le dit pas pour des prunes! En effet, rien de tel pour montrer au monde la profondeur démocratique d'un Etat que de placer justement le mot "démocratique" ou "populaire" dans sa dénomination officielle. Pour moi, les champions toutes catégories du miroir aux alouettes, ce sont les autorités nord-coréennes. Surtout si l'on en croit l'appellation officielle de la République démocratique populaire de Corée ou plus simplement "Corée du Nord"

Ce seul critère, si plein de malice soit-il, ne suffit pas à la critique en bonne et due forme. Il faut s'étendre un peu. Voici donc...

Il existe une multitude d’indices croisés pour connaître les niveaux de développement des Etats, de leur population, de leur économie. Cependant, pour répondre brièvement à notre question de départ, je vais essayer de croiser deux indicateurs : le taux des dépenses militaires globales et le taux des dépenses éducatives.

Au service de qui ?
J’observe d’abord les dépenses militaires globales des gouvernements en % par rapport au PIB. Comme tout indice, il n’est pas un absolu, mais décèle une tendance . Il montre à quel niveau le gouvernement est soucieux de maintenir son pouvoir souverain au niveau national et international. Il montre aussi le visage d’une autorité plus ou moins au service de son propre pouvoir, de son maintien, de sa consolidation voire du développement de sa force de contrôle.

Défense de la souveraineté : mécanismes individuels vs. stratégies collectives
Je trouve intéressant de mettre en parallèle d’un côté sur le plan collectif le contexte géopolitique et les dépenses militaires dans cecontexte et de l’autre, sur le plan individuel, le contexte psychologique d’un individu et ses mécanismes de défense. Chaque approche à son niveau apporte des réponses tout à fait pertinentes sur les matrices inconscientes, sur les peurs, sur leur vision du monde, sur la manière dont les gouvernements dépensent l’argent public et sur les enjeux psychologiques qui déterminent leurs stratégies.

Trouver ce qui détermine l’action – Peur (- paranoïa) ou confiance (- naïveté) ?
Pour sa part, l’individu met en place des mécanismes d’abord simplement défensifs pour survivre. Si l’environnement l’y pousse ou – pire – s’il est gouverné (aveuglé pourrait-on dire aussi) par la peur. Il sera aveuglé par sa propre soif de puissance qui débouchera sur une paranoïa maladive face à un ennemi qu’il s’est le plus souvent créé de toute pièce. Alors l’individu sort de la réalité et va développer une pathologie de sur-défense. Ce mécanisme a son pendant sur le plan collectif. L’état mental d’un Hitler et le développement de sa politique globale peut constituer un exemple. C’est bien évidemment le cas dans les régimes dictatoriaux (aspects sectaires du mode de gouvernement), mais aussi de plusieurs gouvernements dans les pays en voie de développement soumis à de fortes pressions internationales sur le plan économique, et un peu différemment dans les pays où un embryon d’Etat à de la peine à prendre en main sa destinée ou encore dans les Etats situés dans des zones importantes de conflits. Là, la corruption, les milices privées et la déstructuration sociale sont des facteurs de pression énormes sur la manière de dépenser l’argent.

Taux des dépenses militaires (% du PIB)
Voici le Top 10 des Etats dont les dépenses militaires sont les plus importantes par rapport au PIB. Il est tiré du site "indexmundi" La Corée du Nord n’y est pas mentionnée, je lui réserve un traitement particulier. On l’a dit, un indicateur n’est qu’un indicateur, il ne s’agit pas de lui faire parler de toute la réalité. Il est en incapable… Il en dévoile pourtant une partie !

1
Oman
11.4
2
Qatar
10.0
3
Arabie saoudite
10.0
4
Jordanie
8.6
5
Iraq
8.6
6
Israël
7.3
7
Yémen
6.6
8
Arménie
6.5
9
Érythrée
6.3
10
Ex-Rép. de Macédoine
6.0

En ce qui concerne la Corée du Nord, l’annuaire économique et géopolitique mondial « l’Etat du Monde » édité chaque année mentionne un taux de dépense militaire de 27 % du PIB. Ce qui est proprement ahurissant ! En comparaison, les dépenses militaires des Etats de l’UE par rapport au PIB dépassent rarement les 3 %. « La part des dépenses militaires par rapport au budget total a augmenté considérablement depuis les années 1960: de 3,7% en 1959 à 19% en 1960, et, après une moyenne de 19,8% entre 1961 et 1966, à 30,4% en 1967. Après être resté à près de 30% jusqu'en 1971, la part de la défense a diminué brutalement à 17% en 1972, et a continué à baisser durant les années 1980. Officiellement, en 1989 et en 1990, la part des dépenses militaires est restée à 12%, et pour 1991 il était de 12,3% à 11,6% prévu pour 1992. La tendance à la baisse semble conforme aux intentions annoncées par le gouvernement pour stimuler le développement économique et accroître les avantages sociaux. Toutefois, les experts occidentaux estiment que les dépenses réelles militaires sont bien plus élevés que les chiffres du budget ne l’indiquent. »

En outre, on remarquera sans grand étonnement que sur ces 10 pays, 6 sont des Etats arabes et 8 sont situés au Moyen Orient, justement là où les tensions ethniques et religieuses, là où les ressources pétrolières et minières sont concentrées.

Taux d’alphabétisation
Allié aux investissements éducatifs que nous examinerons plus bas, cet indice tend à montrer le niveau de développement social du pays, la confiance du gouvernement dans sa population, et son ouverture politique, doctrinale, philosophique. Cet indice montre, à l’inverse du premier, à quel point les autorités nationales sont soucieuse du peuple qu’elles sont censées conduire, protéger, développer. A nouveau, il est intéressant de mettre en parallèle l’attitude des gouvernements avec l’attitude d’un individu sur le plan simplement personnel. C’est un aspect connu en psychologie qu’un individu ne tient pas longtemps en entretenant avec lui-même et avec les autres ensuite une attitude de repli défensif. Cette attitude poussée à l’extrême provoque des pathologies paralysantes, guerrières et (auto-) destructrices d’une rare violence que l’on retrouve dans les relations internes d’un Etat et dans certains contextes internationaux, notamment au Moyen-Orient.

Voici le Top 10 des Etats dont le taux d’alphabétisation est le plus important.

Taux d’alphabétisation
1
Luxembourg
100
2
Finlande
100
3
Géorgie
100
4
Estonie
99.8
5
Cuba
99.8
6
Pologne
99.8
7
Barbade
99.7
8
Lettonie
99.7
9
Samoa
99.7
10
Biélorussie
99.6

Complétons avec le top 10 des Etats dont le taux de dépenses globales liées à l’éducation sont les plus élevés (% du PIB)

1
Cuba
18.7
2
Vanuatu
11.0
3
Lesotho
10.4
4
S. Vincent & Gren.
10.0
5
Yemen
9.5
6
Brunei
9.1
7
Mongolie
9.0
8
Danemark
8.5
9
Guyana
8.4
10
Malaysia
8.4

Croisons maintenant ces indices avec les niveaux des dépenses pour l’éducation et la formation. D’abord pour les 10 pays avec les dépenses militaires les plus élevées :

Dép. militaires / Tx d’alphabétisation / Dép. éducatives
1
Oman
11.4
81.4
4.6
2
Qatar
10.0
89.0
3.5
3
Arabie saoudite
10.0
78.8
5.7
4
Jordanie
6.8
89.9
4.9
5
Iraq
8.6
74.1
7.5
6
Israël
7.3
97.1
10.0
7
Yémen
6.6
50.2
5.2
8
Arménie
6.5
99.4
3.2
9
Erythrée
6.3
58.6
4.1
10
Ex-Rép. Macédoine
6.0
96.1
3.5

1
Luxembourg
0.9
100
4.4
2
Finlande
2.0
100
6.4
3
Géorgie
0.6
100
2.2
4
Estonie
2.0
99.8
5.7
5
Cuba
3.8
99.8
18.7
6
Pologne
1.7
99.8
5.6
7
Barbade
0.5
99.7
7.6
8
Lettonie
1.2
99.7
5.8
9
Samoa
-
99.7
4.8
10
Biélorussie
1.4
99.6
6.0

La moyenne en UE se situe entre 5 et 6 % (Grèce 2.9 % et Danemark 8.5%).

Graphique 1 : Distribution des dépenses militaires dans le monde en 2009 
Situation des USA pour maintenir leur monopole est aberrante… Cercle vicieux qui va à la décadence de la même manière que l’Empire romain.

Graphique 2 : Dépenses militaires régionales 2009 (en US$ constants)
Sources : Globalissues
Brève interprétation des statistiques
Mis à part Israël, dont le budget est gonflé par les apports des Etats-Unis et Cuba, on remarque que globalement le souci des gouvernements pour l’éducation n’est pas monstrueusement plus bas dans les Etats dont le budget militaire est élevé. Pourtant, les différences se révèlent lorsque l’on compare les dépenses militaires et éducatives en faisant des ratios. Par exemple, les gouvernements qatari et saoudiens investissent respectivement 2.5 et 2.8 fois plus dans le domaine militaire que dans l’éducation de leur peuple. Il faut ajouter à cela un taux d’alphabétisation assez bas ce qui accroît cette tendance. A l’inverse, les autorités lettones et cubaines investissent près de 5 fois plus dans la formation et l’éducation que dans leur armée.

Petit détour spécial pour notre République démocratique populaire de Corée du Nord. Les chiffres sont systématiquement difficiles voire impossibles à trouver - preuve irréfutable que s’y cache un enjeu politique fort – et proviennent du site de l’Université de Sherbrooke . Les dépenses pour la santé publiques constitueront donc notre indice comparatif… Ainsi pour 27 % de dépenses militaires globales, le gouvernement nord-coréen dépenses – selon les sources – entre 1 et 3% du PIB pour la santé publique, c'est-à-dire environ 8 fois moins ! Sur le plan de l’éducation, ne nous y trompons pas : si plusieurs sources indiquent un taux d’alphabétisation de 99 %, c’est à dire aussi élevé que dans certains pays d’Europe, rappelons que, au sujet du droit à l’éducation en Corée du Nord, le gouvernement promeut une éducation idéologique qui, selon Kim-Jong-il, numéro 1 du pays, « doit prendre le pas sur l’éducation académique dans les écoles. L’enseignement est obligatoire pour tous les enfants jusqu’à l’âge de 15 ans. (…) Les enfants sont soumis à un endoctrinement politique et à plusieurs heures d’entraînement militaire par semaine dans les écoles. Ils sont envoyés au travail dans les usines ou dans les champs afin de contribuer à la réalisation des objectifs de production. »

Enfin et pour couronner le tout, note Cheong Seong-Chang dans l'Etat du Monde 2000 (p. 295), nombre de spécialistes s'accordent pour affirmer que la famine aurait provoqué plus de trois millions de morts depuis 1995. Les autorités de Pyongyang ont commencé, fin 1998, à distribuer régulièrement à la population des denrées alimentaires envoyées par la Communauté Internationale... Bienvenue en République « démocratique » et « populaire » !

Pascal Tornay