Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

samedi 18 septembre 2010

L'Amoureux éperdu...

(c) http://mel-mel57.skyrock.com
Les risques de l'amour... Faut-il n'en plus jamais prendre parce que l'on a pu être même terriblement déçu ? Que nenni, l'on perdrait alors et l'amour et l'espérance... Et d'entre les deux, il en est un qu'il ne faut jamais égarer sous peine de mort ! Mourir d'amour, c'est possible, mais pas encore assez grave pour perdre coeur à jamais... Voilà mon espérance : elle est plus la plus forte, car elle dépasse le seul coeur humain.

Ce texte poétique est tiré et adapté du texte de Michel Berger qu'il écrivit pour la chanson "La groupie du pianiste". La Groupie du pianiste est une chanson écrite, composée et interprétée par Michel Berger pour l'album "Beauséjour" paru en 1980. Il s'agit de son premier grand tube. Le texte originel parle d'une groupie qui s'est éprise de son pianiste. Celui-ci, imbu de lui-même et aveuglé, est présenté comment absolument indifférent aux sentiments amoureux de sa partenaire de scène. Pour sa part, l'admiration et le fol espoir de notre groupie la porte à aller jusqu'à hypothéquer son existence, dans l'idée qu'un jour peut-être, il puisse être mu par de pareils élans... Mais, aussi belles que soient les causes et les combats de l'amour, les engagements authentiques et durables ne sont pas des entreprises philanthropiques ! On ne peut décidément aimer qu'en passant par soi et cela n'a rien d'égoïste. Je prêche pour ma paroisse.

vendredi 10 septembre 2010

Saint Sébastien

Mais oui, il m'est arrivé de jouer dans des courts métrages... Production maison, amitiés et rires garantis.Ce clip sur Saint Sébastien a été réalisé en hommage à notre ami Sébastien, garde suisse pontifical qui est décédé accidentellement lors de sa permission. Nous gardons de lui un souvenir lumineux ! Dans cette scène, je tente de jouer l'empereur...




Pascal Tornay

jeudi 2 septembre 2010

Comment savoir au service de qui sont les autorités d'un Etat ?

Cérémonie de commémoration
du 60ème anniversaire du régime nord-coréen
( 1948-2008 )
"La première poule a chanté", dit le dicton. On ne le dit pas pour des prunes! En effet, rien de tel pour montrer au monde la profondeur démocratique d'un Etat que de placer justement le mot "démocratique" ou "populaire" dans sa dénomination officielle. Pour moi, les champions toutes catégories du miroir aux alouettes, ce sont les autorités nord-coréennes. Surtout si l'on en croit l'appellation officielle de la République démocratique populaire de Corée ou plus simplement "Corée du Nord"

Ce seul critère, si plein de malice soit-il, ne suffit pas à la critique en bonne et due forme. Il faut s'étendre un peu. Voici donc...

Il existe une multitude d’indices croisés pour connaître les niveaux de développement des Etats, de leur population, de leur économie. Cependant, pour répondre brièvement à notre question de départ, je vais essayer de croiser deux indicateurs : le taux des dépenses militaires globales et le taux des dépenses éducatives.

Au service de qui ?
J’observe d’abord les dépenses militaires globales des gouvernements en % par rapport au PIB. Comme tout indice, il n’est pas un absolu, mais décèle une tendance . Il montre à quel niveau le gouvernement est soucieux de maintenir son pouvoir souverain au niveau national et international. Il montre aussi le visage d’une autorité plus ou moins au service de son propre pouvoir, de son maintien, de sa consolidation voire du développement de sa force de contrôle.

Défense de la souveraineté : mécanismes individuels vs. stratégies collectives
Je trouve intéressant de mettre en parallèle d’un côté sur le plan collectif le contexte géopolitique et les dépenses militaires dans cecontexte et de l’autre, sur le plan individuel, le contexte psychologique d’un individu et ses mécanismes de défense. Chaque approche à son niveau apporte des réponses tout à fait pertinentes sur les matrices inconscientes, sur les peurs, sur leur vision du monde, sur la manière dont les gouvernements dépensent l’argent public et sur les enjeux psychologiques qui déterminent leurs stratégies.

Trouver ce qui détermine l’action – Peur (- paranoïa) ou confiance (- naïveté) ?
Pour sa part, l’individu met en place des mécanismes d’abord simplement défensifs pour survivre. Si l’environnement l’y pousse ou – pire – s’il est gouverné (aveuglé pourrait-on dire aussi) par la peur. Il sera aveuglé par sa propre soif de puissance qui débouchera sur une paranoïa maladive face à un ennemi qu’il s’est le plus souvent créé de toute pièce. Alors l’individu sort de la réalité et va développer une pathologie de sur-défense. Ce mécanisme a son pendant sur le plan collectif. L’état mental d’un Hitler et le développement de sa politique globale peut constituer un exemple. C’est bien évidemment le cas dans les régimes dictatoriaux (aspects sectaires du mode de gouvernement), mais aussi de plusieurs gouvernements dans les pays en voie de développement soumis à de fortes pressions internationales sur le plan économique, et un peu différemment dans les pays où un embryon d’Etat à de la peine à prendre en main sa destinée ou encore dans les Etats situés dans des zones importantes de conflits. Là, la corruption, les milices privées et la déstructuration sociale sont des facteurs de pression énormes sur la manière de dépenser l’argent.

Taux des dépenses militaires (% du PIB)
Voici le Top 10 des Etats dont les dépenses militaires sont les plus importantes par rapport au PIB. Il est tiré du site "indexmundi" La Corée du Nord n’y est pas mentionnée, je lui réserve un traitement particulier. On l’a dit, un indicateur n’est qu’un indicateur, il ne s’agit pas de lui faire parler de toute la réalité. Il est en incapable… Il en dévoile pourtant une partie !

1
Oman
11.4
2
Qatar
10.0
3
Arabie saoudite
10.0
4
Jordanie
8.6
5
Iraq
8.6
6
Israël
7.3
7
Yémen
6.6
8
Arménie
6.5
9
Érythrée
6.3
10
Ex-Rép. de Macédoine
6.0

En ce qui concerne la Corée du Nord, l’annuaire économique et géopolitique mondial « l’Etat du Monde » édité chaque année mentionne un taux de dépense militaire de 27 % du PIB. Ce qui est proprement ahurissant ! En comparaison, les dépenses militaires des Etats de l’UE par rapport au PIB dépassent rarement les 3 %. « La part des dépenses militaires par rapport au budget total a augmenté considérablement depuis les années 1960: de 3,7% en 1959 à 19% en 1960, et, après une moyenne de 19,8% entre 1961 et 1966, à 30,4% en 1967. Après être resté à près de 30% jusqu'en 1971, la part de la défense a diminué brutalement à 17% en 1972, et a continué à baisser durant les années 1980. Officiellement, en 1989 et en 1990, la part des dépenses militaires est restée à 12%, et pour 1991 il était de 12,3% à 11,6% prévu pour 1992. La tendance à la baisse semble conforme aux intentions annoncées par le gouvernement pour stimuler le développement économique et accroître les avantages sociaux. Toutefois, les experts occidentaux estiment que les dépenses réelles militaires sont bien plus élevés que les chiffres du budget ne l’indiquent. »

En outre, on remarquera sans grand étonnement que sur ces 10 pays, 6 sont des Etats arabes et 8 sont situés au Moyen Orient, justement là où les tensions ethniques et religieuses, là où les ressources pétrolières et minières sont concentrées.

Taux d’alphabétisation
Allié aux investissements éducatifs que nous examinerons plus bas, cet indice tend à montrer le niveau de développement social du pays, la confiance du gouvernement dans sa population, et son ouverture politique, doctrinale, philosophique. Cet indice montre, à l’inverse du premier, à quel point les autorités nationales sont soucieuse du peuple qu’elles sont censées conduire, protéger, développer. A nouveau, il est intéressant de mettre en parallèle l’attitude des gouvernements avec l’attitude d’un individu sur le plan simplement personnel. C’est un aspect connu en psychologie qu’un individu ne tient pas longtemps en entretenant avec lui-même et avec les autres ensuite une attitude de repli défensif. Cette attitude poussée à l’extrême provoque des pathologies paralysantes, guerrières et (auto-) destructrices d’une rare violence que l’on retrouve dans les relations internes d’un Etat et dans certains contextes internationaux, notamment au Moyen-Orient.

Voici le Top 10 des Etats dont le taux d’alphabétisation est le plus important.

Taux d’alphabétisation
1
Luxembourg
100
2
Finlande
100
3
Géorgie
100
4
Estonie
99.8
5
Cuba
99.8
6
Pologne
99.8
7
Barbade
99.7
8
Lettonie
99.7
9
Samoa
99.7
10
Biélorussie
99.6

Complétons avec le top 10 des Etats dont le taux de dépenses globales liées à l’éducation sont les plus élevés (% du PIB)

1
Cuba
18.7
2
Vanuatu
11.0
3
Lesotho
10.4
4
S. Vincent & Gren.
10.0
5
Yemen
9.5
6
Brunei
9.1
7
Mongolie
9.0
8
Danemark
8.5
9
Guyana
8.4
10
Malaysia
8.4

Croisons maintenant ces indices avec les niveaux des dépenses pour l’éducation et la formation. D’abord pour les 10 pays avec les dépenses militaires les plus élevées :

Dép. militaires / Tx d’alphabétisation / Dép. éducatives
1
Oman
11.4
81.4
4.6
2
Qatar
10.0
89.0
3.5
3
Arabie saoudite
10.0
78.8
5.7
4
Jordanie
6.8
89.9
4.9
5
Iraq
8.6
74.1
7.5
6
Israël
7.3
97.1
10.0
7
Yémen
6.6
50.2
5.2
8
Arménie
6.5
99.4
3.2
9
Erythrée
6.3
58.6
4.1
10
Ex-Rép. Macédoine
6.0
96.1
3.5

1
Luxembourg
0.9
100
4.4
2
Finlande
2.0
100
6.4
3
Géorgie
0.6
100
2.2
4
Estonie
2.0
99.8
5.7
5
Cuba
3.8
99.8
18.7
6
Pologne
1.7
99.8
5.6
7
Barbade
0.5
99.7
7.6
8
Lettonie
1.2
99.7
5.8
9
Samoa
-
99.7
4.8
10
Biélorussie
1.4
99.6
6.0

La moyenne en UE se situe entre 5 et 6 % (Grèce 2.9 % et Danemark 8.5%).

Graphique 1 : Distribution des dépenses militaires dans le monde en 2009 
Situation des USA pour maintenir leur monopole est aberrante… Cercle vicieux qui va à la décadence de la même manière que l’Empire romain.

Graphique 2 : Dépenses militaires régionales 2009 (en US$ constants)
Sources : Globalissues
Brève interprétation des statistiques
Mis à part Israël, dont le budget est gonflé par les apports des Etats-Unis et Cuba, on remarque que globalement le souci des gouvernements pour l’éducation n’est pas monstrueusement plus bas dans les Etats dont le budget militaire est élevé. Pourtant, les différences se révèlent lorsque l’on compare les dépenses militaires et éducatives en faisant des ratios. Par exemple, les gouvernements qatari et saoudiens investissent respectivement 2.5 et 2.8 fois plus dans le domaine militaire que dans l’éducation de leur peuple. Il faut ajouter à cela un taux d’alphabétisation assez bas ce qui accroît cette tendance. A l’inverse, les autorités lettones et cubaines investissent près de 5 fois plus dans la formation et l’éducation que dans leur armée.

Petit détour spécial pour notre République démocratique populaire de Corée du Nord. Les chiffres sont systématiquement difficiles voire impossibles à trouver - preuve irréfutable que s’y cache un enjeu politique fort – et proviennent du site de l’Université de Sherbrooke . Les dépenses pour la santé publiques constitueront donc notre indice comparatif… Ainsi pour 27 % de dépenses militaires globales, le gouvernement nord-coréen dépenses – selon les sources – entre 1 et 3% du PIB pour la santé publique, c'est-à-dire environ 8 fois moins ! Sur le plan de l’éducation, ne nous y trompons pas : si plusieurs sources indiquent un taux d’alphabétisation de 99 %, c’est à dire aussi élevé que dans certains pays d’Europe, rappelons que, au sujet du droit à l’éducation en Corée du Nord, le gouvernement promeut une éducation idéologique qui, selon Kim-Jong-il, numéro 1 du pays, « doit prendre le pas sur l’éducation académique dans les écoles. L’enseignement est obligatoire pour tous les enfants jusqu’à l’âge de 15 ans. (…) Les enfants sont soumis à un endoctrinement politique et à plusieurs heures d’entraînement militaire par semaine dans les écoles. Ils sont envoyés au travail dans les usines ou dans les champs afin de contribuer à la réalisation des objectifs de production. »

Enfin et pour couronner le tout, note Cheong Seong-Chang dans l'Etat du Monde 2000 (p. 295), nombre de spécialistes s'accordent pour affirmer que la famine aurait provoqué plus de trois millions de morts depuis 1995. Les autorités de Pyongyang ont commencé, fin 1998, à distribuer régulièrement à la population des denrées alimentaires envoyées par la Communauté Internationale... Bienvenue en République « démocratique » et « populaire » !

Pascal Tornay