Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

jeudi 23 avril 2015

Paroisses - communes : quiproquo !

Pour répondre systématiquement à cette question, il faut aller pas à pas … Le secteur paroissial de Bagnes compte trois paroisses : Bagnes, Verbier et Vollèges (et non pas deux – Bagnes-Vollèges – comme l’on entend souvent). La paroisse n’est pas la commune : ce sont des institutions distinctes en tous points avec leurs structures, responsables et ingénieries propres. Chaque paroisse est juridiquement autonome. Au début des années 1990, le cardinal Henri Schwery entamait des démarches pour que les responsables pastoraux d'une même région travaillent de concert. L’évêque leur demanda de porter ensemble le souci pastoral pour rendre les communautés paroissiales moins closes sur elles-mêmes et ainsi avoir une vision plus large. Cette concertation inter-paroissiale a donné lieu à la création de secteurs à la tête desquels répondent en général des équipes pastorales composées des personnes - prêtres, diacres et laïcs - engagées et mandatées par l’évêque.

En raison d’une grande proximité Eglise-Etat au cours des siècles passés et des bonnes relations qui régissait - et régissent encore le plus souvent - les rapports des tenants des pouvoirs ecclésiastique et civil, il était fréquemment convenu, autrefois, que le patrimoine, la gestion et l’administration des paroisses serait confiées aux communes pour simplifier la tâche des curés. A l’heure actuelle, on constate un peu partout la tendance inverse : l’ère du désenchevêtrement a sonné. Sur le papier, les choses sont claires, mais en réalité le flou règne encore par endroit. Des processus d’aggiornamento sont donc en cours pour clarifier l’identité des paroisses, leur patrimoine propre ainsi que les modalités comptables et administratives qui président aux relations avec les communes. A l’heure, où la société devient plurielle – tous ne partagent pas, et de loin, la foi chrétienne – il est de bon ton de remettre de l’ordre dans les affaires ecclésiastiques, dans l’idée que les bons comptes font les bons amis...

Un exemple : le fait que, souvent, les communes paient les agents pastoraux (AP) – prêtres, diacres et laïcs – marque la confusion dans les esprits. En effet, les AP ne sont pas des employés communaux, malgré le fait que leurs salaires transitent par les communes. En effet, il s’agit là d’une simple - et par ailleurs précieux - service administratif rendu par les communes aux paroisses n’ayant le plus souvent pas les gestionnaires nécessaires à l’accomplissement de ces tâches. Le personnel pastoral est donc sous contrat de travail avec les seules paroisses et sont soumis, pastoralement et administrativement, au curé en place ainsi qu’à l’évêque. 

Ainsi soit-il...

Pascal Tornay