Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

mercredi 15 février 2012

La lumière-source

La lumière est la composante primordiale de l'univers. Comme nombre d’astrophysiciens, les Ecritures l’affirment aussi. La lumière conditionne notre vision dans tous les sens du terme. Avec l'eau, la lumière est une des conditions premières de la vie : lumière du soleil, clair de lune, lumière de l'être rayonnant, lumière intérieure. Synonyme de justice et de vérité, la lumière, le jour, la clarté inspirent, étonnent, fascinent, émerveillent.

L'homme debout et vivant est rayonnant de lumière. Ce n'est pas pour rien que les saints sont représentés avec un halo de lumière (l’auréole : étym. : couronne d’or) autour de la tête. L'homme n'est pas fait pour les ténèbres, car il est né de Dieu. Et la lumière est le signe le plus patent de la présence de Dieu en lui ou autour de lui. A la transfiguration, la lumière qui jaillit du lieu où Jésus, Elie et Moïse se tiennent et s’entretiennent, est même aveuglante, tellement elle est forte. Paradoxe de la lumière divine trop forte pour nos corps mortels.

Il reste que la lumière est capricieuse et ne se laisse pas enserrer. Sa vitesse est fulgurante. Sa puissance pénètre tout. Rien ne la surpasse. Elle nous tient entre ses mains. Une photo, souvenir de jeunesse, doit tout à la lumière. Elle se joue des objectifs et de notre regard. Et, parfois, au détour d'une prise de vue, il se peut qu'au lieu d'un caprice, la lumière se pavane et ose se montrer au grand jour !

Ah ! Si nos yeux étaient plus puissants ou – en termes scientifiques – s’ils captaient un spectre d’ondes lumineuses plus larges, nous en verrions des choses… Il n’en reste pas moins que, pour l’heure, l’organe qui nous permet la plus grande acuité est… notre cœur. Rare sont ceux qui en possède encore le mode d’emploi… N’attendons plus. Que celui qui a un coeur, qu’il regarde !

Pascal Tornay



dimanche 12 février 2012

Des yeux pour les autres...

Enregistrer des ouvrages pour les mal-voyant et les aveugles, telle est la mission de la Sonothèque romande dont les soeurs bernardines du monastère de Collombey s'occupent. A l'appelle de l'une d'elles - Sr Marie Paule - il y  de cela quelques petites années, je me suis mis au service de cette bibliothèque bien particulière. Près de 250 nouveaux ouvrages rejoignent chaque année les rayonnage de la sonothèque pour la plus grande joie de celles et ceux pour qui les oreilles sont devenues les yeux...

L'émission de la TSR intitulée "Faut pas croire" revient sur la mission de la Sonothèque par la rencontre entre les Soeurs, les aveugles et les lecteurs... Cliquez ici pour (re)voir l'émission diffusée le 11 janvier 2012 où je me prête à l'interview >>>

Le reportage est réalisé par Alexandre Stern. J'ai eu la surprise de l'avoir un jour au téléphone sur la demande des soeurs alors qu'il cherchait à prendre un premier contact avec moi au sujet de mon engagement pour la Sonothèque. 
- "Alexandre ? Mais oui, nous nous connaissons. Tu te rappelles ?" répliquai-je à l'annonce de nom. 

Nous avions en effet travaillé ensemble pour la rédaction du journal des jeunes catholiques du canton de Vaud "Le Penatzet" alors que je faisais mes études à l'UNIL. Quelle bonne surprise ! Merci Alexandre pour ces surprenantes retrouvailles...

Pascal Tornay

mercredi 8 février 2012

Être ensemble, d'abord !

http://www.paroisse-morlaas.org
J'aimerais rappeler une chose essentielle pour un Conseil de communauté. Essentielle si vite oubliée... Ce n'est pas moi seul qui tient cette parole pour essentielle, évidemment, c'est l'Eglise.

Quel est le rôle premier d’un Conseil de communauté, comme d’ailleurs de tout autre groupe de vie en Eglise ? Qu’est-ce qu’on peut bien venir y faire ?

Et bien d’abord et avant tout, on ne vient rien y "faire" ! Chacun a été appelé à se rassembler pour vivre l'Esprit dans la communauté ecclésiale. Le Conseil de communauté est d’abord un corps constitué pour manifester « l'être-ensemble » d'un peuple en marche. Chacun vient en raison de sa conscience communautaire et de son importance pour la croissance de chacun et de l’ensemble, en raison de l'amour même du Christ pour l'humanité. On y vient d’abord parce que c’est le Seigneur qui structure et donne sens à ce Corps social et spirituel qu’est l’Eglise et à ce qu'on vit ensemble. Et enfin seulement, on y vient dans le but participer à la vie communautaire, de l’organiser, de la planifier, de la conduire, d’y faire signe.

Ainsi, ce qui est d'abord constitutif de la communauté croyante, ce n'est pas le fait d'avoir des projets ou des choses à faire ensemble. C'est avant tout la présence de Dieu au milieu de nous. Venir aux rencontres du Conseil de communauté ou du Conseil de paroisse, c'est avant tout pour partager l’ « être-ensemble-devant-Dieu ». Evidemment, cela ne va pas sans les tâches pratiques, mais rappelons que cet élément fondamental – faire Corps – est à poser avant tout.

Ensuite seulement, au cœur de cet « être-signe-ensemble », prennent forme une mission, un travail, des projets au service de l'unité et de la vie des communautés et les tâches subséquentes de planification, d’organisation, d’orientation, de partage des joies et des peines des fidèles et de la communauté toute entière.

Il est si important de saisir cela, car sinon, l’on se rue tête baissée dans l'activisme en perdant de vue le Maître du projet et ses objectifs à Lui. C'est ainsi qu'on peut en arriver à faire l'impasse sur l'essentiel, sans s'être d'abord mis au diapason de l'Esprit. Rapidement, nous perdrons alors motivation et enthousiasme, car nous n’aurons qu’une unité de surface et un amour de façade les uns pour les autres.

Animer une communauté dépasse infiniment les capacités d'un groupe de personnes, même bien intentionné. L'Esprit est toujours là, mais nous devons nous mettre en sa présence. Et cela ne se fait pas de soi...

Serait-ce si fou d’imaginer qu’un Conseil de paroisse puisse se réunir parfois avec le seul ordre du jour d’écouter la Parole, de la travailler ensemble pour connaître les aspirations auxquelles le Maître de la moisson souhaite que nous répondions. A la fin d’une telle rencontre, il aurait travaillé tout aussi efficacement, dans la perspective de l'éternité pour autant qu’il mette en pratique ce qu’ils ont reçu. Je ne dis pas aux laïcs engagés et aux prêtres de ne rien faire. Je leur dis : placez avant tout le fait « d’être-ensemble », le fait de « faire corps » comme valeur primordiale et fondatrice de tout agir.

Pascal Tornay

Pascal Tornay