Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

dimanche 15 novembre 2009

Servir Dieu et les hommes !

Pour ceux qui, au loin, ne l'auraient pas su. Notre ami et prêtre, Paul Simon-Vermot ainsi que son confrère dans le sacerdoce Jean Fasola - prêtre parisien qui aime Vollèges et qui y vient depuis 30 ans - ont fêté leur 60ème anniversaire de prêtrise lors de la fête patronale de Saint Martin. Je retranscris ici, l'interview le chanoine Paul Simon-Vermot. m'a donnée. Elle a paru dans la Gazette de Martigny-Entremont No 20 du vendredi 6 novembre 2009.

Paul Simon-Vermot est né le 27 novembre 1924. Originaire du Locle (NE), il entre à l’Abbaye de Saint-Maurice en 1944 et y est ordonné prêtre le 2 avril 1949... Vous aurez fait le calcul : 60 années de vie religieuse, ça se fête ! Actuellement prêtre auxiliaire depuis 2005 dans les paroisses de Bagnes, Verbier et Vollèges, il est arrivé deux fois à Vollèges ! La première fois en 1956 comme vicaire et en 1990 comme curé. Petite rencontre rétrospective...

Quel souffle : 60 années de prêtrise ! Racontez-nous un peu votre parcours de vie ?
Mon parcours de vie a été pour le moins riche en toutes sortes d’événements. J’ai fait d’abord mes études en France pendant la guerre et à Fribourg. Après être entré à l’Abbaye, je les ai poursuivies à Rome et en Angleterre. A la suite de mon ordination, j’ai enseigné au Collège de Saint-Maurice plusieurs années, mais le ministère en paroisse me manquait... Heureusement, j’ai été nommé vicaire à Vollèges en 1956 et j’y suis resté 10 ans. Ce ministère m’a apporté beaucoup de joie. Puis, mes supérieurs m’ont envoyé à la paroisse d’Aigle, puis encore à celle de Leysin-Les Diablerets où je partageais mes tâches de prêtre avec l’aumônerie des cliniques. En 1990, ce fut une joie de revenir là où j’avais débuté ma vie sacerdotale en paroisse, à Vollèges. Cette fois comme curé, pendant 15 ans en collaboration avec le chanoine Jean Allet, puis avec le chanoine André Abbet. Depuis 2005, je suis actif dans les trois paroisses du secteur, mais le centre de mon activité reste cependant surtout à Vollèges. En 60 ans de sacerdoce, j’ai eu la grande joie de servir le Seigneur, de le faire connaître et aimer auprès des adultes, des jeunes et des enfants, dans un ministère partagé étroitement avec mes confrères. Cela constitue la base de toute ma vie de prêtre. Aujourd’hui, je me réjouis qu’il y ait un beau noyau de laïcs actifs et engagés dans nos paroisses.

Et l’avenir ?
C’est simple, il faut le remettre dans les mains du Seigneur !

Quelles ont été vos premières impressions en arrivant à Vollèges ? C’était votre première paroisse, n’est-ce pas ?
Oui, c’est ici que l’on m’a envoyé. Je suis arrivé à Vollèges par une merveilleuse journée de septembre, le jour de la saint Michel. Il me reste une image en tête. Tout le côteau était rempli de vaches brunes et de la race d’Hérens... Tout cela carillonnait ! Et les jours suivants, deux fois par jour, je découvrais les longs troupeaux qui venaient s’abreuver aux fontaines en tintinnabulant. Ils étaient conduits par de jeunes enfants un bâton à la main. J’ai d’abord été durant un an le vicaire de M. François Michelet. Puis, ç’a été le tour de M. Joseph Farquet, natif du lieu. Je les ai beaucoup apprécié : Ils m’ont tout expliqué. Et puis, il fallait beaucoup marcher. La première année, je faisais tout à pied, même pour aller célébrer la messe à Chemin... Le vendredi, je devais monter au Levron pour dire la messe dans la chapelle qui tenait si mal la chaleur... Puis, en 20 minutes, je redescendais.

Et la vie vollégearde des années 1950-1960 ?
A cette époque, c’était encore le Tiers-Monde. Les rues boueuses, les murs lépreux, mais très vite par la suite grâce au travail des fabriques d’horlogerie et celui des fraises, les villages sont devenus très propres et ils ont « explosé » avec les nouvelles constructions. Il y a eu un grand un grand brassage de population avec des apports neufs et enrichissants. Autrefois, la vie était essentiellement rurale, très communautaire, très solidaire. Maintenant, c’est un tout autre monde avec d’autres richesses et beaucoup d’ouvertures sur le monde grâce aux moyens de communication moderne. La mondialisation est un peu vécue par chacun !

Mais vous êtes jeune, M. Simon-Vermot ! Quels ont été les événements les plus marquants ?
A l’occasion de mes deux séjours à Vollèges, j’ai vu défiler bien des générations. Les enfants du catéchisme d’autrefois sont devenus les grands-parents d’aujourd’hui ; les baptisés d’alors sont les parents actuels et je m’occupe de leurs propres enfants, en classe en particulier. Ça, ça me maintient jeune. Durant mon premier séjour, je dois dire que j’ai été très marqué par ce que l’on vivait autrefois avec les jeunes au sein de l’Action catholique. C’était remarquable. Ce n’était pas superficiel, au contraire. On vivait des choses très profondes ensemble. Soit les filles au Levron, soit les garçons à Vollèges, chaque semaine, chacun venait à la réunion de la JRC. On passait du temps à méditer les textes de l’Evangile. Puis nous avions une discussion au sujet du travail, de la famille, du mariage ou de la prière. En ce temps-là, je trouve qu’on vivait vraiment aux côtés de la jeunesse et on la célébrait lors des « couples de la Joie » par exemple. Le fait marquant de mon deuxième séjour, c’est l’arrivée des laïcs qui prennent de plus en plus de responsabilités. C’est une réjouissance de voir la communauté se développer ainsi et de pouvoir compter avec eux tous.

Enfin, j’ai eu la joie de participer à la construction ou à la rénovation de deux églises. Celle du Levron inaugurée en 1958, et la rénovation de l’église paroissiale, ces dernières années. J’ai toujours beaucoup apprécié les sites, les paysages si variés de notre commune. Bref, je dirais pour conclure que c’est une grande joie de partager l’amitié d’une grande famille, notre belle paroisse... dans le sillage de nos deux grandes voisines, Bagnes et Verbier !

Propos recueillis par
Pascal Tornay, animateur pastoral

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