Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

dimanche 4 décembre 2011

Il était une fois…

Le conte est une manière extraordinaire de faire résonner (= sonner de nouveau) à tous nos sens une réalité cachée. Réalité pas si cachée d’ailleurs pour celles et ceux qui ont gardé cette capacité de la conscience humaine à s’ouvrir à la profondeur de sa propre existence.

Les histoires que les enfants aiment tant nous transportent au-delà de la réalité. Non pas dans la fiction, mais dans une sorte d’hyper-réalité ! Un lieu spirituel, mystérieux et bien souvent criant de vérité. Tellement vrai qu’on aime y rester. Paradoxe ! Les adultes aussi aiment les histoires. Ils finissent toujours par s’en raconter eux aussi beaucoup, mais ça c’en est une autre… Il y la belle histoire et les histoires…
Est tapie, dans l’histoire racontée, une réalité équivoque qui affleure au-delà du langage. L’histoire – qu’on peut aussi appeler parabole ou conte – a une portée immense si tant est qu’on veuille bien la laisser dialoguer librement avec notre intérieur… Le conte joue avec le sens crispé de nos mots (maux ?) ; il relance nos dés bloqués ; il dévoile des pans cachés de notre vision du monde et restaure notre image de l’Homme, toujours trop étriquée sinon ; il vient mettre au jour nos préjugés et chatouiller notre amour-propre… Il est délicat le conte, il vient nous parler de nous, mais à côté de nous, sans nous mettre directement sur la sellette. C’est d’ailleurs le sens du mot parabole, « para » signifiant à côté.

Cette hyper-réalité – quel vilain mot pour dire un si bel « endroit » – pourrait-il être le paradis ? En tous cas, cette résonnance si profonde qu’offre le conte au cœur bien à l’écoute est la source d’innombrables ressources… Un écho est donné là où je croyais que tout était entendu ! Une eau pure sourd soudain des tréfonds ! Une secousse inattendue vient rallumer un dynamisme nouveau ! Qui n’a jamais expérimenté la puissance d’une histoire qui, heurtant l’intimité de l’être, vient faire revivre une joie enfouie, vient restaurer des forces évanouies, vient guérir une vieille meurtrissure, vient apaiser des angoisses bien enracinées ?

Jésus Christ connaissait la force des histoires. Sitôt qu’il voulait rendre compte d’une réalité invisible aux yeux des hommes, il contait, il racontait, et racontait encore… D’autres avant et après lui l’ont fait. Les traditions orales africaine, hindoue, amérindienne foisonnent de ces récits remplis d’une sagesse si simple, d’un bon sens tellement évident que chacun en reste bouche bée.

Il en est de même dans la tradition hébraïque comme en témoignent la quantité de paraboles que Jésus a utilisées et qui sont rassemblées dans les Evangiles. Les Evangiles ont été mis par écrit plusieurs décennies après la mort du Christ et les auteurs du Nouveau Testament en ont été visiblement marqués. On peut imaginer que les apôtres, témoins oculaires des paroles et des gestes du Christ, ont à leur tour propagé ces histoires étonnantes et qu’elles ont marqué les générations qui les ont transmises. Pas étonnant ! Les paraboles du Christ marquent encore la civilisation actuelle ! Qui n’a jamais entendu la parabole du Fils prodigue ?

En ce temps de l’Avent, laissons le soin aux paraboles de l’Evangile, aux histoires de Noël, aux contes et autres légendes de nous chuchoter quelques bonnes vieilles vérités, pleines de bon sens ! Et si certaines, toute remplie de sagesse qu’elles sont, venaient frotter et faire rougir nos oreilles, tant pis. A nous de ne pas nous en laisser conter…

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Pascal Tornay
Décembre 2011

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